Cette fille. Cela fait des mois déjà que nous correspondons. Que cherchait-elle au départ ?
Elle dit qu'elle m'aime. Le jure. Le hurle. Affirme ne plus pouvoir se passer de moi.
Elle veut son rendez-vous. Elle n'y tient plus. Affirme être prête à tout. Acceptera dorénavant la moindre de mes décisions. Je l'ai prévenue pourtant. Ce n'est pas une bonne idée. Je ne suis pas une gentille fille. Mais rien n'y fait. Quoi que je fasse. Quoi que je dise. Elle reste là. Accrochée. Comme engluée. Alors, puisqu'elle y tient tant, pourquoi ne pas le faire ?...
Nous avons discuté pourtant, de tout. Des choses que je pourrais être capable de faire. De mes trop peu nombreuses limites. Ces dernières se résumant à ne pas torturer, ni donner dans la scatologie. Cela laisse une marge d'action confortable. Se rend elle réellement compte de ce dans quoi elle va s'embarquer ? Mais elle en est au point où elle a déjà tout accepté. Sans même savoir de quelle façon j'agirai véritablement. J'ai son accord. Elle l'aura voulu. Même si elle ne le désire pas réellement. Il est parfois des ruelles sombres qu'il vaut mieux éviter d'emprunter sans précautions.
« Leïla, tu es là ? S'il te plait, réponds-moi ! » Mon msn clignotte dans tous les sens : « Je t'en prie. J'ai débloqué du temps. Une semaine entière ! Nous ferons tout comme tu voudras. Allez, s'il te plait. Je t'en prie. »
Elle croit quoi ? Que je n'ai que ça à faire que de lui répondre ? Et puis, ça lui fait du bien d'attendre. Plus elle attend et plus elle monte. Curieux rouages que ceux de l'esprit humain, parfois. Elle devrait s'enfuir. Je lui en laisse toute latitude. L'y encourage. Et plus j'agis de la sorte, plus elle insiste. En moi nait un curieux sentiment de toute puissance. Rien de bon. Que du mauvais. Des tréfonds de mon inconscient remue toute cette vieille boue. A la surface remonte tout ce que je peux avoir de plus laid en moi. La monstrueuse bête maîtrisée au prix de nombreux efforts s'éveille. Elle semble avoir retrouvée intacte toute sa vigueur d'antant. Saurai-je la contrôler ? Le voudrais-je encore ?
« A partir de lundi je suis disponible. Jusqu'au suivant. Alors, dis-moi : je peux venir ? Donne-moi l'heure, l'endroit. J'y serai. » Je tente de la raisonner. Tout autant que de me réfréner. Je ne suis pas ainsi normalement. Mais je sais ce qui va arriver : « Non, laisse tomber. Je vais te faire du mal. Et tu n'es pas prête. Pas de cette façon. ». Mais pour autant, je ne la préviens pas de ce que j'ai en tête. « Ce n'est pas grave. Je veux ce que tu désires. Et j'ai tant envie d'être dans tes bras. » insiste t'elle. Dernier avertissement : « Les événements se passeront peut-être autrement que tu ne l'imagines. ». Rien n'y fait : « Peu importe ! Merci. Merci. Donne moi l'adresse. »
Je secoue la tête, tu n'es pas folle. Inconsciente surement. Mais moi, je suis quoi ? Viens-y donc, puisque tu y tiens. Pour une semaine entière tu m'appartiendras. Surement la plus longue de toute ta vie. Je crois que tu n'as pas bien compris...
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