Le blog de XXX
Nous y sommes. Lundi matin, très tôt. Il est cinq heures trente. Il fait encore nuit dehors. Tu sonnes à la porte. As-tu bien observé les environs avant de t'approcher ? La maison est isolée. L'endroit est calme au possible. Le terrain clos, arboré et invisible aux regards extérieurs. La demeure spacieuse. Je t'ouvre. Ce que tu peux être belle tout de même ! Tu me sautes au cou : « Enfin toi. Ce que le temps a pu me sembler long. Si tu savais depuis quand je rêve d'être près de toi. Depuis le tout début en fait. Une éternité pour moi. Je t'aime. J'avais tellement envie que tu me serres dans tes bras. »
Oui, moi aussi, je t'aime. Ou je pourrais t'aimer. Si seulement il n'y avait pas toute cette folie entre nous. Si seulement...
Je te laisse te serrer un instant contre moi. Je t'embrasse sur le front, te recule et te préviens une dernière fois. Il ne faut pas, je le sens. Je le sais : « Ecoute-moi bien... Si tu rentres, tu ne seras libérée qu'à la date et à l'heure dite. Pas un instant avant. Quoi qu'il arrive. Tu ferais mieux de partir maintenant.» A ces mots, elle réagit immédiatement. Comme à chaque fois, passionnée, impulsive, excessive : « Non, ne me chasse pas ! Je t'en prie. Je t'en supplie. Je veux rester près de toi. Je te fais confiance. » - Tu ne devrais pas. Moi, je crains le pire.
Et je la retrouve à genoux à mes pieds. Ce n'est pas vrai, elle l'a fait ! Cette fille est absolument impossible. Mais la raison n'a plus court. Je referme la porte sur le temps extérieur. A partir de maintenant, pour combien compteront les heures ?
Que vais-je faire de toi ? Pourquoi vais-je te faire ça ? Tu es splendide. Te voir nue. Maintenant. Tout de suite. Sans attendre. Comment patienter un peu ? Impossible de résister. Et tu es à moi. Et tu l'as voulu. « Déshabille-toi. Immédiatement. » Mon ton n'est pas celui que tu attendais. Non. Du tout. C'est un mélange. Mi-goguenard. Mi-dur. Tu as un mouvement de recul. Tu ne souhaite pas le faire à cet instant, mais tu crains encore que je ne te chasse. Tu n'oses pas refuser. Je sais, pourtant, ta réticence... Si tu as déjà peur qu'est-ce que cela sera, après ? Je savais que je n'étais pas faite pour toi.
« Alors, je croyais que j'étais ta reine ? Tu hésites à faire ce que je te demande ? » Parole ironique, destinée à te faire vaciller. Comme s'il en était besoin. « Non, je vais le faire. - Tu baisses les yeux, détourne ton regard. Mais il fait froid ici. Nous pourrions passer de l'autre côté. Nous serions mieux. ». Il me suffit de t'envoyer un regard agacé. Je te contrôle parfaitement. De toutes manières, bientôt, tu n'oseras même plus songer à hésiter. Je te fixe des yeux.